Tout était étrangement calme, sûrement trop calme. Plus aucune tension ne venait me troubler et en réalité, je ne voulais pas être troublé. Ces derniers jours, je m’isolais de plus en plus dans ma chambre, pour écrire, pour oublier, pour effacer tous les maux qui me ronge et qui me font souffrir en silence. Il y a des choses que mon entourage ne pouvait pas comprendre, des choses que je n’avais jamais avouées de peur de saigner à nouveau, de peur d’avoir mal tout simplement. C’était toujours ce même visage qui briser mon cœur, le même qui me rappelait que j’y avais cru, que je m’étais donné mais qu’on m’avait finalement oublié. C’était un amour qui s’était évaporé, du jour au lendemain. Je jouais de faibles accords pour tenter de me calmer mais la mélodie sonnait faux, je me sentais étrangement mal, un instinct me poussait à croire qu’un de mes proches était en train de souffrir. Un poids s’installait dans ma cage thoracique, un poids énorme qui me serrait la gorge. Mon intuition m’avait poussé à appeler Aleksandr… Depuis combien de temps on ne s’était pas parlé ? Je m’étais éloigné de lui lorsque Maxim était partie car à chaque fois que je le regardais dans les yeux, je voyais ses yeux à elle et ça m’arrachait les tripes de me rappeler cette façon qu’elle avait de me regarder… Je tombais sur le répondeur, j’étais stressé depuis quelques temps, je ne mangeais pas, ne dormais pas. J’avais besoin de parler à Aleksandr, de m’assurer qu’il tenait le coup… Le départ de sa sœur l’avait brisé sûrement aussi fort qu’il m’avait brisé mais notre fierté nous poussait à souffrir dans le silence le plus total.

Sur un coup de tête, j’avais pris quelques affaires et avait commandé un billet pour Moscou. Le fait qu’Alek ne me répondait pas n’était pas une chose normale. J’irais donc chez lui, on devait parler lui et moi car notre amitié s’évadait comme de la poussière jetée au vent. J’avertissais les autres que je partais, que je reviendrais une fois que j’aurais réglé quelque chose et m’en allait ensuite vers l’aéroport. Je repensais à ce temps où lui et moi étions comme des frères, inséparables et où l’on pouvait compter l’un sur l’autre. Je me rappelais aussi vaguement du bonheur que lui procurait cette jeune femme qui répondait au prénom d’Appolinariya et je me rappelais de Maxim… Que j’avais aimé d’une force immense et qui était partie sans prévenir. Dieu sait à quel point j’avais eu mal de son absence, à quel point ça m’avait détruit de me dire qu’elle m’avait laissé pour partir je ne sais où mais je m’étais accroché, j’avais fait comme s’il ne s’était rien passé et pourtant ça m’avait rongé l’âme. J’avais senti mon cœur éclaté en million de morceaux parsemés dans mon âme. Je m’étais senti mal mais je me taisais car j’étais conscient que personne ne pourrait combler ce vide qu’elle avait laissé en moi, ce vide que je ressentais encore secrètement. Je n’avais aimé que trois fois, que trois fois. Et elle faisait partie de ces trois fois. J’avais d’abord tenté de comprendre pourquoi elle m’avait fait ça… Je me demandais si je l’avais blessé d’une façon ou d’une autre et la pire chose était les souvenirs qui venaient me narguer. L’image de ses yeux qui s’étaient tatoués sur ma peau. J’aurais pu me relever avec elle, j’aurais pu la rendre heureuse, si seulement elle m’avait laissé le temps…

Aleksandr et moi venions de perdre celles qu’on aimait, les crises et les tensions nous ont presque rendus ennemis et je me trouvais stupide de m’être laissé emporter par la colère. J’aimais Aleksandr comme un frère, comme un meilleur ami. Il connaissait mes faiblesses et jamais, il ne m’avait trahi. La confiance qu’il y avait entre lui et moi était difficile à comprendre, quelque chose nous unissait et nous rendait forts lorsque nous étions ensemble mais je ne saurais pas décrire ce lien intense. Je savais qu’il était important pour moi mais je devais m’éloigner de tout ce qui me rappelait Maxim pour pouvoir tenir sans elle, je devais couper les ponts mais ça je ne l’avais jamais avoué, je n’avais jamais parlé de cette séparation brutale tout simplement parce qu’en parler me rendait terriblement fragile, j’avais été amoureux d’elle et elle était partie lorsque je lui avais tout dit, lorsqu’elle m’avait prouvé que tout ça était réciproque. Je ne comprenais pas, je ne comprenais pas et j’en souffrais. Je ne voulais pas qu’on m’aide. Je ne voulais pas qu’on me comprenne. J’avais simplement attendu qu’elle revienne. J’étais souvent passé chez elle, je n’arrêtais pas de lui téléphoner sans qu’elle ne réponde jamais, sans qu’elle m’appelle à son tour et j’avais était dans l’ignorance totale et c’était sans doute la chose la plus insupportable que j’avais enduré moralement. J’ai eu peur de ne pas y arriver mais Syd et Hyde sont arrivés au moment où elle était partie, ils ne connaissaient pas son existence. Auréa non plus, je ne lui avais jamais parlé de Maxim, peut-être car je ne voulais pas la blesser en lui disant que son absence continuait à me faire souffrir. J’aimais Auréa de tout mon être mais Maxim tournait dans ma tête comme un manège aux lumières colorées, son image me rappelait les dernières paroles qu’elle m’avait dites et les souvenirs me plongeaient dans une situation de manque assez ingérable.

J’étais arrivé à l’aéroport assez rapidement et me dépêchait de prendre mon vol. Je ne savais pas pourquoi j’avais décidé d’aller renouer avec une partie de mon passé sur un coup de tête sans prendre conscience de ce que pouvait ressentir les autres, il fallait que je mette les choses au clair avec moi-même et pour cela, j’avais besoin d’Aleksandr. Cet homme qui avait partagé ma bataille contre Aprilia, celui avec qui j’avais fait les plus belles conneries de ma vie et celui que je n’arrivais décidemment pas à définir. Les heures de vol étaient longues et je sentais un pressentiment étrange s’emparer de moi, je n’avais pas dormi durant le vol. Mon regard était vide et tellement emplie de souvenirs à la fois, je sentais mon cœur battre tellement fort contre ma poitrine que j’avais peur qu’il me lâche à tout moment. Une image passait en flash dans ma mémoire, celle de Maxim et moi sous la pluie battante, c’était ce jour là où je lui avais tout dit, où elle m’avait dit qu’elle m’aimait après des années de jeux, après des années où on avait refusé de voir la vérité en face. Il n’avait plus été question de jeux ce jour-là. Il n’était question que de sincérité et j’étais prêt à continuer avec elle mais… Elle était partie. Je descendais enfin de l’avion, je savais où j’allais, je connaissais cette ville par cœur car ma ville natale n’était qu’à quelques kilomètres. L’air était encore glacé, c’était étrange à quel point je pouvais me sentir à l’aise, c’était chez moi. J’avais grandi sur ce bitume, Aprilia était implanté ici. C’était dans cette ville que j’avais vu Maxim pour la première fois, dans cette ville encore une fois qu’Aleksandr et moi avions tissé cette amitié si étrange. Je prenais un taxi, qui me conduirait jusqu’à l’appartement d’Alek. Il devait certainement y être. Quelques minutes avaient été suffisantes pour que j’arrive enfin à destination, je payais le chauffeur et le remerciait sincèrement pour sa rapidité. J’entrais dans l’immeuble et entendait une femme russe crier au drame, j’essayais de la calmer, de lui demander ce qu’il se passait mais elle bégayait d’effroi et versait des larmes dû au stress. Je supposais que c’était la concierge de l’immeuble… Elle se reprenait doucement et commençait à m’expliquer de façon claire ce qu’il se passait.

- Je dois appeler les urgences… Je dois vraiment le faire. Monsieur Ivanov ne se réveille pas, une jeune femme est passée le voir, elle tenait absolument à entrer et elle la retrouvait dans sa chambre. Allongé et inconscient.

- N’appelez personne, tout va rentrer dans l’ordre. Monsieur Ivanov va se reprendre, il a dû avoir un simple malaise.

En essayant de rassurer cette femme, j’essayais de me rassurer moi aussi. Ce n’était pas possible qu’Aleksandr se soit fait agressé, j’effaçais cette possibilité de mon esprit tout simplement car Aleksandr était un homme rusé, intelligent et il savait très bien se défendre. Je montais directement les escaliers en courant pour ouvrir la porte de l’appartement d’Alek. Je criais son prénom pour qu’il me réponde mais j’entendais la voix d’une autre personne, je connaissais cet éclat de voix, je le connaissais très bien et mon estomac se nouait entièrement à l’écoute de cette tonalité. Il n’y avait qu’une personne qui possédait une voix aussi légère, aussi naturelle, il n’y avait qu’une voix pour me contracter aussi fortement et rapidement qu’elle. C’était la voix de Maxim… Je suivais les échos de sa voix et me retrouvait dans la chambre où Maxim semblait complètement apeurée… Elle pleurait, elle avait peur pour son frère et j’avais peur moi aussi. Je me dirigeais vers Aleksandr, même si je me sentais complètement déstabilisé face à Maxim, j’avais l’impression que mon cœur allait s’arracher tellement il vibrait. Je vérifiais s’il respirait et c’était négatif, il ne respirait pas mais je n’avais pas peur car Maxim pouvait ramener son frère à la vie, il fallait qu’elle se calme, qu’elle respire et qu’elle se concentre. Je m’approchais d’elle et prenait son visage entre mes mains. J’enfonçais mes yeux dans les yeux et lui demandait de faire la même chose, de ne pas quitter mes yeux, de se concentrer sur nos regards tout en essuyant ses larmes. J’espérais pouvoir la calmer comme auparavant, il fallait qu’elle le fasse pour sauver son frère.

- Maxim… Maxim. Calme-toi. Tout va bien se passer, d’accord ? Tu es capable de sauver ton frère, tu peux le faire tu sais, j’ai confiance en toi. Tu peux refaire battre son cœur mais pour ça tu dois respirer calmement et te concentrer, je suis là, t’es pas toute seule.

La voir pleurer m’arrachait le cœur, il fallait qu’elle se reprenne. Je savais qu’elle pouvait le faire, elle était plus forte qu’elle ne le pensait. Elle avait juste besoin d’une présence même si elle jouait la solitaire. C’était difficile pour moi de la regarder de cette façon mais c’était toujours de cette façon que j’avais réussi à calmer ses crises d’angoisse, sa colère. Être en face d’elle, tenir son visage fin entre mes mains était une chose douloureuse car elle avait brisé mon cœur, elle m’avait laissé dans l’ignorance. Je l’avais aimé et je lui en voulais d’avoir tout gâché sans me prévenir de quoi que ce soit. Pourquoi elle m’avait fait ça ? Qu’est-ce que j’avais fait pour qu’elle parte du jour au lendemain ? J’avais eu peur, peur qu’elle m’oublie et j’étais presque certain que c’est ce qu’elle avait fait… J’avais essayé de tourner la page, je m’étais forcé à faire comme si elle n’avait jamais exister et lorsque j’y arrivais, je m’étais senti mieux. Et puis Auréa était arrivée et elle me l’avait fait oublié, oublié jusqu’à ce qu’à cet instant. C’était comme si on m’ouvrait une vieille cicatrice. Je ne savais pas si elle se rendait compte de l’état dans lequel elle m’avait mis, à quel point je l’avais attendu sans qu’elle n’arrive jamais. C’était un de ces secrets qui me rongeait de l’intérieur, Maxim faisait partie de mes secrets car elle avait tenu la première place pour moi l’année dernière lorsque j’étais encore seul. Je l’avais aimé la première fois que l’on s’était regardé, je l’avais aimé jusqu’à ce qu’elle s’en aille… Qu’elle me fasse mal. Je ne savais rien de ce qu’il s’était passé dans son esprit mais Dieu sait à quel point son absence m’avait fait souffrir.

J’essayais de me calmer en même temps qu’elle, on était restés quelques minutes comme ça, à se regarder simplement. Je ne savais pas de quelle façon je devais réagir, je savais simplement que j’avais besoin d’explications pour apaiser les fantômes qui m’avaient hanté pendant sa disparition. Je n’étais pas mort, non, malgré tout ce qu’elle avait représenté à mes yeux, j’avais tenu bon et je commençais enfin à m’en sortir mais j’aurais pu m’en sortir sous son regard, j’aurais pu me réveiller tous les matins à côté d’elle en la regardant dormir. J’aurais pu et j’avais voulu vivre cette vie avec elle. Elle était partie lorsque je m’étais senti prêt à l’aimer sans jeux et mensonges. Je me rappelais de l’année dernière comme si c’était hier, je ramenais des filles à la maison sans les aimer et elles s’en allaient le lendemain mais je m’étais arrêté le jour où j’avais avoué à Maxim mes sentiments et c’est à cette même période que je m’étais retrouvé seul avec mes sentiments. J’avais ravalé ma douleur et l’avait enterré au plus profond de moi dans une boîte. Ses yeux ouvraient cette boîte qui était devenue poussiéreuse avec le temps et faisait remonter cette douleur en moi, je la sentais se répandre entre mes muscles, couler dans mon sang pour atteindre enfin mon cœur et le faire battre de déception. J’étais déçu oui, en colère et j’avais peur. J’avais peur de retomber amoureux de ce passé que j’avais aimé à en mourir. J’avais peur de ce qu’elle pouvait me faire, j’avais peur qu’elle me brise encore.

Sa respiration se calmait doucement, la mienne était calme mais mon cœur me faisait mal tellement il se retrouvait serré. Je savais qu’elle ne verrait rien, à moins qu’elle ne comprenne mon regard mais l’émotion la rendait certainement nerveuse. Son frère était mort et elle devait le ramener à la vie, ce n’était pas le moment pour qu’elle me regarde, qu’elle me comprenne… Elle tournait sa tête pour se concentrer sur son frère. A fur et à mesure qu’elle s’éloignait de moi, j’essayais de calmer cette douleur qui ne voulait pas s’en aller, il ne fallait pas que je tombe dans ce cercle, il ne fallait pas et pourtant une part de moi me disait de m’y noyer. Je ne savais plus si j’aimais mon passé ou si je l’aimais encore, je me sentais déstabilisé et je pensais à Auréa qui m’attendait à New York. Je pensais à toute cette chaleur qui faisait courir cette lumière en moi. J'aimais Auréa et je l’aime à la folie, à la passion de mes sentiments alors pourquoi je me sentais aussi mal aujourd’hui ? Pourquoi me rappeler était comme saigner ? Je soupirais difficilement en observant Maxim qui se concentrer sur Alek, au bout d’un moment de concentration, Alek fit un mouvement qui avait fait accourir Maxim à son chevet. Elle prenait sa main et me regardait ensuite. Ses yeux étaient emplis d’une brillance d’espoir, je lui souriais car j’étais persuadé à présent qu’elle avait réussi à le sauver. J’étais fier d’elle et rassuré qu’elle ait sauvé, Aleksandr. Il s’était mis ensuite à vomir sur le sol, apparemment c’était une overdose, la coupable de tout ça et c’est avec honte que je me disais que je parlais par expérience. Maxim s’était empressé d’aller chercher de quoi aider Alek dans la salle d’eau et il m’appelait d’un geste. Je me dirigeais vers lui sans crainte et écoutait ce qu’il avait de si important à me dire.

« Touche à ma sœur ou relooke là et je te défonce ! »

J’éclatais de rire aussi tôt. Je reconnaissais vraiment Aleksandr à cet instant, c’était bien son genre de ne pas paraître troubler par les événements, de continuer à se battre alors qu’il était à bout de force. J’admirais Aleksandr pour cela, beaucoup trop de gens se fiait aux apparences qu’ils choisissaient de montrer, je savais que ce n’était qu’une simple façade, je savais qu’Aleksandr était une personne unique au fond, il fallait simplement savoir s’y prendre avec lui et je comprenais chacun de ses codes, chacune de ses phrases et c’était la même chose pour lui. Je n’avais aucun secret pour lui, il n’avait aucun secret pour moi. Lorsque nous étions ensemble, je ressentais quelque chose de très fusionnel. Après m’être amusé de sa réflexion, je reprenais mon calme et m’apprêtait clairement à lui répondre.

- Mon vieux, je l’ai fait bien avant que tu ne sois au courant de ce qu’il s’était passé entre nous. Je me suis passé de ta bénédiction, malheureusement pour toi.

Je me redressais pour être debout et allait m’adosser contre un mur de la pièce dans laquelle je me trouvais, Maxim revenait pour s’occuper d’Aleksandr. Une fois que tout était plus au moins rentré dans l’ordre, je les laissais discuter quelques instants, je les laissais simplement se retrouver. Je m’étais mis à l’écart car je savais qu’Aleksandr avait souffert de l’absence de Maxim. Je laissais mon regard se perdre à travers une des fenêtres qui laissait la lumière entrer dans la pièce, le ciel était vaste, tellement vaste et tellement simple qu’il m’arrivait de l’envier. Je ne savais pas pourquoi j’étais venu ici, je savais juste que j’en avais ressenti le besoin et cette intuition m’avait conduit tout droit à Maxim. Pourquoi ? Pourquoi maintenant alors que je me sentais enfin bien ? C’était des questions qui n’avaient pas encore de réponse… J’étais le genre de gars qui fermait sa gueule pour ne pas emmerder les autres et pour ne pas se faire emmerder, forcer mes serrures étaient quelque chose de risquer car ça me mettait hors contrôle et ça me rendait mal à l’aise, agressif et méchant. Pourtant Auréa était entré dans mon âme timidement, doucement et en ne me faisant aucun mal. Elle guérissait mes plaies ouvertes et secrètes sans qu’elle ne s’en rende compte mais si Maxim me faisait mal… C’était sans doute car quelque part… Je l’aimais encore et c’est cette vérité qui m’effrayait, que je m’interdisais. Je regardais toujours par la fenêtre, sans laisser paraître aucune émotion et une question me démangeait les lèvres… Je l’avais dit à voix haute, inconsciemment. Mon cœur s’était mis à parler pour moi. Je savais que Maxim allait se sentir visée, qu’elle entendrait ma voix. J’avais besoin de réponse. Elle était toujours près de son frère, j’étais à quelques mètres d’eux et je ne les regardais même pas.

- Pourquoi tu m’as laissé ?

J’avais eu peur de poser cette question car j’avais l’impression qu’elle allait s’échapper encore une fois et je savais que je ne la retiendrais pas simplement car je n’avais plus cette confiance en elle que j’avais auparavant. Donc j’attendais, le ventre noué, les mains légèrement tremblantes. Elle n’était qu’à quelques mètres de moi, je pouvais l’entendre parler, je pouvais la sentir vivre. Je la sentais proche… Alors qu’elle avait été tellement loin. Je ne savais pas comment me sentir, j’étais entièrement sous la déception de ce qu’elle avait fait mais pourtant j’étais tellement rassuré de la voir, de pouvoir la regarder car j’avais eu l’impression que je ne la reverrais plus jamais et cette sensation m’avait rendu désabusé, elle me vidait de mes souvenirs car tout ce qu’elle me faisait ressentir, c’était la fuite. J’entendais quelqu’un s’en allait, je me disais que c’était elle, qu’elle n’assumerait pas ce qu’elle avait fait. Oui, j’avais cru qu’elle me laissait encore une fois. Elle m’avait fait souffrir alors qu’elle savait que je ne me laissais pas briser le cœur de cette façon, je ne voulais pas me faire briser le cœur, j’avais toujours refusé d’admettre qu’elle l’avait fait car j’avais cette fierté en moi qui me disait de ne pas dépasser les limites. Cela faisait maintenant un an qu’elle m’avait laissé, entièrement seul mais les temps avaient changés, je pouvais affirmer que je me sentais bien à présent même si mes secrets me rattrapaient encore, sans jamais vouloir me lâcher. J’étais tombé amoureux d’une personne qui avait su dissoudre ma peur rien que par un regard, un sourire et j’étais amoureux, à elle maintenant. Les lignes de ma main ne se confondaient plus avec celles de Maxim… Elle avait fait le choix de partir, de me laisser dans le doute, la peur et la tristesse. Cela lui avait pris un an… En un an, elle aurait pu me dire que tout était fini, qu’elle ne pouvait plus rester à New York et pourtant elle avait préféré me laisser dans l’ignorance… J’avais eu confiance en elle et elle m’avait trahie. L’attachement qui m’avait lié à elle s’était évaporé à l’instant où j’avais compris qu’elle ne reviendrait pas, où chaque minute de doute ne faisaient qu’humidifier mes yeux. Personne ne voyait que j’allais mal car je restais dans ma chambre à chaque fois que l’odeur légère de Maxim revenait hanter mes sens, à chaque que j’entendais le son de sa voix en écho dans mon esprit. Ces baisses de moral étaient devenues une chose à laquelle je m’étais habitué. Au fond, je me demandais si je voulais vraiment de l’aide. Je me demandais pourquoi tout le monde essayait de m’apaiser alors que j’essayais de les repousser au maximum. J’avais du mal à comprendre qu’au fond, je me poussais tout seul dans le gouffre. Ma surprise fut grande lorsque j’entendis la voix de Maxim percé le silence, ce n’était pas elle qui été partie. C’était sûrement Aleksandr. Assumait-elle à présent ?

« Je suis la fille la plus idiote que tu as dut rencontrer ! J’avais tous pour être heureuse et je suis partie ! C’est lâche, c’est impardonnable, je me haïs… et j’aurais beau te dire que je suis désolé rien ne pourras te faire oublier ce que je t’ai fait. Je te dois de explication c’est vrai, et je n’en n’ai aucune valable ! Mais je veux que tu sache que ce n’est en aucun cas de ta faute, je t’aimais… Non je t’aime même. Tu me rendais vraiment heureuse tu sais ? Mais je n’étais pas bien pour toi. Qui aurait voulue d’une droguée qui mentait à tout le monde en prétendant s’en sortir ? J’avais honte Damon ! Et avec le recul je me rends compte que j’aurais dû t’en parler mais je ne pouvais pas, j’avais trop peur de te perdre, j’avais peur que tu m’abandonne. Alors je suis partie parce que c’était plus facile que d’assumer mes responsabilités. Mais je t’ai abandonné et c’est pire ! En voulant faire disparaître mes vieux démons, j’ai perdu la chose la plus importante pour moi : Toi. J’ai abandonné mon frère, je n’ai donné aucune nouvelle de moi pendant près d’un an, je suis horrible, ce que j’ai fait est horrible… »

Ses mots s’enchaînaient l’un après l’autre, pour former des phrases qui devaient représentées les explications que j’attendais. Je regardais toujours à travers cette fenêtre. Je pensais connaître la raison du coup de blues qui s’était installé au creux de moi ces derniers temps. Ce n’était pas question de mon entourage, ce n’était pas question de ma vie actuelle. Il était question de mon passé, des choses que je devais encore affronter pour me sentir entièrement libre et honnête car je n’étais pas honnête, pas encore et j’essayais de tourner la situation de façon à ce que j’obtienne une excuse… J’étais capable d’y arriver, je le savais au fond de moi mais je refusais de le faire car je faisais souffrir les gens autour de moi avec ceci, je faisais souffrir Auréa et cette idée était blessante pour moi… J’avais déjà blessé son cœur par des actes stupides. Je ne voulais pas que les choses se répètent à l’infini. Je devais stopper tout ça, toute cette machine à mensonges. La manière dont elle parlait d’elle, les mots qu’elle employait… Ils me transperçaient tous car je savais qu’elle n’était pas comme ça. Je savais que c’était faux, elle ne comprenait pas que j’avais eu besoin d’elle, besoin de sa main dans la mienne simplement, qu’elle soit droguée ou pas. J’aurais pu l’aider, j’aurais pu lui donner mon souffle si elle l’aurait voulu, j’aurais tout fait pour la garder auprès de moi mais elle s’était arrachée de moi brutalement et j’avais eu mal, terriblement mal. Il m’était arrivé de me lever le matin et de la chercher dans les draps alors que je savais pertinemment qu’elle était loin des USA… Elle ne se rendait pas compte que ses mots étaient blessants… J’avais pris cette femme pour un miracle et voilà qu’elle me disait qu’elle n’était qu’une fille dépravée, qu’elle se haïssait alors que je l’aimais, qu’elle était unique et que ce qu’elle m’avait fait partagé ne faisait pas parti du commun des mortels. Elle avait été l’exception. Maxim et Damon. Damon et Maxim. Ces deux prénoms étaient censés se suivre, sans jamais s’arrêter de continuer et pourtant… Tout n’était pas aussi simple, aussi doux, aussi bon. Je m’étais mis à la regarder moi aussi, ses yeux océans semblaient remplir mon cœur. J’étais tellement admiratif devant la féerie de son regard, il était si pur, si clair et bleuté que s’en été affolant. Elle se levait et marchait jusqu’à être face à moi. Je ne savais pas si j’allais lui pardonner, si j’allais lui accorder une seconde chance car les plaies étaient encore trop fraîches mais il y a des choses que j’ai vécues avec elle, des rêves, des sentiments qui étaient venus au monde que grâce à l’amour qu’elle me portait qui me disaient de ne pas laisser tomber trop vite. C’était la personne la plus imprévisible que je connaissais, la plus mystérieuse tout en étant la plus connue. C’était Maxim. Maxim Lounna Woods et je refusais qu’elle s’insulte de la sorte devant moi.

- J’aurais pu te rendre encore plus heureuse que tu ne l’étais à cette époque… J’aurais pu si seulement tu étais resté à côté de moi, avec moi. Et je t’en prie, arrête de parler de toi aussi vulgairement… Si tu aurais été une fille idiote, je ne t’aurais jamais adressé la parole, je ne serais jamais resté aussi longtemps durant nos jeux d’adolescent. Je serai parti, je me serai effacé comme je me suis effacé avec toutes les filles sur lesquelles je suis passé, seulement est-ce que je l’ai fait ? Bon Dieu, je me suis arrêté de courir après les filles à la seconde où je t’ai dit que je t’aimais. Tu étais peut-être droguée, tu étais peut-être une menteuse mais personne, non ça j’en suis sûr, personne ne t’a désiré autant que je l’ai fait. Je te voulais à moi Maxim, je te voulais jusqu’à la fin… On aurait pu. Vraiment. Je sais très bien qu’au fond de toi, tu savais que je ne te lâcherais pas, tu avais confiance en moi. J’étais dingue de toi… Complètement. Tu ne m’aurais jamais perdu… Jamais. Durant les premiers mois, je m’étais dit que c’était encore un de nos jeux mais tu ne revenais pas, tu ne répondais pas lorsque je t’appelais. Tu n’étais plus chez toi… J’ai repensé à tout ce que j’avais fait et je me suis senti coupable de quelque chose sans savoir ce que c’était. Je me suis dit que je t’avais fait du mal et que j’en payais le prix mais non… Les mois passaient toujours et je n’avais aucune nouvelle. J’ai eu peur, j’ai senti la colère. J’ai tout senti et j’ai eu mal, j’ai encore mal parfois lorsque je me rappelle de certaines gestes, certains mots. Ca me brise de me dire que tout a été broyé, du jour au lendemain, que tout s’est effondré sans que je ne puisse rien faire car c’est toi qui à décider. C’est toi qui a toujours mit les règles du jeu… Lorsque les nuits dévoraient trop vite les jours, je me rappelais qu’avant que tu ne t’en aille, c’est moi qui dévorais tes lèvres, qui chantait sur ta joue juste pour que mes lèvres caressent ta peau et c’est dans ces moments-là que je me disais que tu m’avais brisé, que ce que tu avais fait était injuste et… Incompréhensible. J’ai entendu tes excuses… Mais je ne sais pas dans combien de temps les larmes que j’ai versées pour toi finiront vont se noyer. Je ne sais pas… C’est encore difficile pour moi.

Ma gorge se serrait, je sentais les larmes montaient mais je les retenais de toutes mes forces. Une boule se formait sur la partie abdominale de mon ventre, je sentais mon cœur se percutait trop vite sur ma poitrine, il n’y avait que dans mes yeux qu’elle pourrait voir ce que je pensais et je me fichais de savoir si c’était bien ou mal. J’avais parlé le cœur ouvert, je lui avais dit toutes ces choses qui avaient tournées dans ma tête jusqu’à l’épuisement. Je ne savais pas comment elle avait vécu sa vie loin de moi, si quelqu’un m’avait remplacé mais je ne voulais pas vraiment de réponse. Je ne voulais pas de réponse car ça aurait été être sadomasochiste et je ne voulais pas de cette situation malsaine. Je n’étais plus apte à ressentir autant de sensations. Je voulais juste vivre ma vie, sans avoir peur de me regarder dans une glace, je voulais connaître la sensation que cela procure de se sentir bien dans son corps, bien dans son âme, de trouver un sens à son existence. Je voulais que Maxim sache à quel point elle avait de l’importance pour moi, je voulais lui dire ce que ma tête me chuchotait mais mes lèvres restaient soudées l’une à l’autre. Je ravalais mes larmes, je ravalais ma confusion. Encore une fois, je faisais taire mes sentiments, je me retenais d’hurler de rage et de frustration. J’avais l’impression qu’elle s’était accroché à chacun des mots que j’avais prononcé, je la découvrais attentive et aussi confuse que je l’étais. Ses yeux étaient humides eux aussi mais j’avais besoin de lui dire ce que j’avais dans l’âme, ce qui me rendait faible et la blessure qu’elle avait ouverte… Elle ne semblait pas comprendre que si j’étais autant touche, c’était sans doute car au fond, je ne pouvais pas l’oublier. Je n’arrivais pas à l’oublier. Même si mon cœur était au creux de l’âme d’Auréa. Là où personne d’autre qu’elle ne pouvait l’atteindre. Je ne voulais pas blesser Maxim, je voulais simplement être sincère avec elle, avec ce qui allait se passer. Je me retenais de ne pas la serrer contre mon corps, de lui dire qu’elle m’avait manqué. Je me retenais car je ne me sentais pas prêt à lui accorder ceci. Pas encore, pas après ce que je venais de dire. Je lâchais prise de son regard pour le laisser tomber au sol, je tournais la tête et soupirais pour tenter de me reprendre, de dénouer mon cœur, de dénouer ma gorge. Je me sentais à fleur de peau. Fragile. Minable. Je voulais rentrer chez moi, je désirais ma chambre, ma guitare, Auréa allongée à côté de moi. Je voulais son sourire, sa main dans la mienne. Ses caresses sur mon torse, j’avais besoin de sa douceur, de son cœur. J’avais besoin d’elle et moi. Quelque chose ou plutôt quelqu’un attirait mon attention, je reconnaissais la voix d’Aleksandr chanter une chanson d’un dessin animé célèbre, le Roi Lion apparemment mais ça ressemblait plutôt à un remix…

« L'amour meurt sous les étoiles , d'une étrange lumière, la terre entière t'enculeras jusqu'au bout , c'est un moment bestial. Je voudrais lui dire je t'aime , mais comment lui avoué , mes secrets , mes problèmes, impossible elle serait trop pétée, l'amour meurt sous les étoiles d'une étrange lumière , sa lumière éclaire à l'infini un sublime espoir ! Tout serait parfait si le monde était un monde de pute. Éclaire tes jambes , écarte tes jambes youhouu ! Un monde parfait brille dans ses hanches, si le monde pouvait être une pute , je l'aimerais volontiers. L'amour meurt sous les étoiles d'une parfaite lumière … »

Je n’avais pas pu m’empêcher de rire, en réalité, je voulais éclater de rire mais je me retenais. La situation était délicate, je devais pouvoir me tenir. De toute évidence, Aleksandr n’était pas dans son état normal, je décidais d’aller voir ce qu’il se passait. Je prenais la main de Maxim et l’emmenait jusqu’à l’endroit où s’était rendu Alek. L’alarme incendie s’était mise à retentir dans toute la maison, je voyais que Maxim commençait à s’inquiéter, je tentais de la rassurer, en caressant sa main qui était dans la mienne. Elle m’avait lancé un regard assez touchant mais je tournais la tête rapidement… J’avais peur… Peur de l’aimer encore une fois comme je l’avais aimé. Je toquais à la porte pour qu’il m’ouvre mais il ne semblait pas m’entendre.

« Toc toc toc ? Qui est là ? »

Je l’entendais éclater de rire comme un enfant qui avait fait une bêtise dont il était fier. Il fallait vraiment qu’il m’ouvre car s’il y avait bel et bien un incendie, il pouvait risquer sa vie une nouvelle fois et vu son était, je me doutais qu’il prenne conscience du danger qu’il pouvait commettre sans s’en rendre compte. Je toquais de plus en plus fort en espérant qu’il réagisse mais en vain. Je prenais donc la décision de défoncer la porte, je lâchais la main de Maxim et au moment où j’allais percuté la porte Aleksandr ouvrait enfin. Heureusement, je m’étais arrêté à temps sinon il serait ramassé un coup de plein fouet. Il restait là à m’observer et j’avais directement compris qu’il n’était pas du tout dans son état normal, il était complètement stone. Je ne savais pas ce qu’il avait pris mais la dose avait dû être vraiment forte, ces pupilles étaient complètement dilatées. Soudainement, Aleksandr enlevait son t-shirt pour le lancer sur une chaise qui était à quelques mètres de nous, il avait regardé Maxim de façon assez… Sexuelle. Je me sentais vraiment perturbé par ce qu’il faisait, il avait complètement péter les plombs ! J’observais quelques minutes son corps couverts de blessures, je me demandais qu’est-ce qu’il foutait, d’où est-ce que ces marques venaient ? Il s’était dangereusement rapproché de Maxim et lui avait insufflé des propositions pour qu’elle le rejoigne dans sa chambre… Plus il parlait, plus il m’exaspérait. Je ne savais pas vraiment pourquoi mais il me mettait doucement en colère… Je m’étais rapproché de façon à ce qu’il la lâche une bonne fois pour toutes mais je savais que ce n’était pas gagné d’avance, déjà qu’Aleksandr était un homme borné à la base, les substances illicites ne devaient pas l’adoucir et en effet, il me lançait un regard noir et crachait à mes pieds en me demandant de dégager ce que je refusais directement en lui précisant qu’il n’était pas dans son état normal et que c’était la seule chose qui me retenait pour lui faire sa fête. Aleksandr refusait de m’écouter, j’estimais qu’il avait dépassé les bornes, qu’il était en train de les dépasser. Je le collais donc au mur mais rien n’y faisait, il retournait auprès de sa sœur, toujours avec cet air pervers. Maxim répondait à ses avances pour une gifle violente. Il fallait vraiment qu’il s’arrête.

« Et en plus elle est féroce , j'adore ! »

Il s’éloignait progressivement d’un pas mal assuré, il failli s’étalé au sol mais heureusement, je le retenais à temps. Je l’aidais à marcher vers sa chambre et je demandais à Maxim de nous suivre, elle semblait perturbée par ce qu’elle voyait et je comprenais très bien pourquoi. Cela devait lui faire mal de voir son frère dans un tel état, cela devait lui rappeler de mauvais souvenirs, des souvenirs qui je l’espérais avait cessés de faire partir de son présent. On arrivait enfin dans la chambre mais tout au long du chemin, Aleksandr n’avait pas arrêté de m’insulter et d’insulter Maxim de toutes sortes de vulgarités. C’était plus fort que moi, je devais lui en coller une, pour qu’il arrête de blesser Maxim de cette façon. Je savais qu’il ne pensait pas un mot de ses paroles et qu’ils les regretteraient certainement à son réveil mais je voulais qu’il se taise. Je voulais qu’il la ferme car je savais qu’une personne shootée ne pouvait cessée de parler, toujours parler sans jamais se fatiguer et ça pouvait prendre des heures et des heures avant qu’elle ne s’arrête pour de bon. Je lui envoyais mon poing dans la figure et il s’étalait sur son lit comme s’il avait couru le marathon de New York dix fois de suite. Maxim s’était assise dans le canapé de la chambre et semblait se renfermer sur elle-même, je savais ce que cela voulait dire, je savais qu’elle avait mal. Je la voyais pleuré silencieusement. Je ne pouvais pas rester là, sans rien faire. Je m’approchais d’elle et m’asseyais à côté d’elle.

- Je suis désolé Maxim, si j’aurais pu t’éviter de voir ça, je l’aurais fait.

Elle ne me répondait pas, elle se blottissait simplement contre moi, je la sentais faible, terrifiée. Comme une enfant qui avait perdu son chemin. Au premier instant, je m’étais raidi lorsqu’elle s’était serré contre moi mais je me décontractais de seconde en seconde et une fois que je l’étais entièrement, je restais auprès d’elle à attendre simplement qu’elle se calme, je lui caressais les cheveux, sentait son odeur si fraîche s’installait dans mes poumons. Je refaisais le chemin de son visage en capturant ses larmes dans mes caresses. J’essayais d’être là pour elle, les mots n’avaient pas une réelle signification pour moi lorsque nous étions ensemble, il n’y avait que les gestes qu’on comprenait sans difficulté. J’entrais dans son monde, elle me laissait entrer dans sa bulle apaisante et ça me faisait du bien en réalité, ce calme, si grand et si intime. Elle prenait mon autre main dans la sienne et jouait avec mes doigts, elle s’amusait à enlacer et délacer nos phalanges. C’était paisible pour moi en tout cas, elle se calmait doucement, ça me soulageait. Les pleurs des personnes que j’aimais étaient l’une des choses les plus douloureuses au monde pour moi… J’entendais Aleksandr reprendre conscience. Je laissais à Maxim la possibilité de la laisser se diriger vers son frère, elle l’avait rejoint assez vite. Je préférais attendre qu’elle puisse le rassurer, lui dire que tout allait bien. J’attendais simplement. De la place où j’étais, je pouvais entendre la réflexion qu’il avait sorti à Maxim, elle me faisait sourire.

« Max, tu me feras le plaisir de t'habiller un peu plus décemment la prochaine fois ! Putain j'ai mal a la tête sa mère ! »

« Maxim … Je … T'es ma sœur je t'aime tu le sais ça ? Je ferais tout pour toi hein ? »

Je savais qu’Alek était incapable d’être méchant avec Maxim et je trouvais ça adorable à quel point, il l’aimait, à quel point elle représentait sa vie. Il l’embrassait ensuite sur le front qui était sans doute un signe de protection et me demandait de les rejoindre, je me levais et me dirigeais vers eux. Cela faisait longtemps que l’on avait plus été réuni à trois, c’était un jour assez mémorable. Je ne savais pas comment les choses allaient évoluées, je voulais simplement y voir clair que ce soit avec ma relation avec Maxim ou bien avec Aleksandr. Ce sont deux personnes importantes dans ma vie, deux personnes que j’aime et aimerais encore longtemps. Je regardais Maxim assez intensément, elle me regardait elle aussi sans pour autant qu’on ne se parle. C’était étrange cette sensation de plénitude que l’on pouvait ressentir juste par un échange de regard. Aleksandr était sain et sauf, Maxim était de retour. Comment devais-je me sentir ? Je n’en savais rien. J’avais l’habitude des turbulences… Ou pas en réalité. J’essayais de me rappeler les derniers moments où je m’étais senti protégé… Mais je changeais directement mes idées. Sinon je ne m’arrêterais pas… Je détachais mes yeux de ceux de Maxim et regardait ensuite Aleksandr.

- La prochaine fois que tu voudras te taper ta sœur, essaye de m’éviter.

J’avais parlé très sérieusement et pourtant ça avait été de la pure ironie. Aleksandr me connaissait, je savais qu’il ne prendrait pas ça pour une attaque mais plutôt comme une chamaillerie fraternelle.