« Ma nouvelle proie ». Lorsque je l’avais croisée pour la première fois dans un bar de la ville , je m’étais tout de suite dit qu’elle était différente. Une espèce d’aura immaculée l’entourait : c’était tellement beau , tellement pur … Tellement enivrant ! Par curiosité , je m’étais séparé des ténèbres des bas fonds de la ville pour aller à sa rencontre , croyant qu’il s’agissait d’une vulgaire humaine que j’allais draguer puis laisser le lendemain matin , par plaisir tout simplement . Au moment où nos regards se croisèrent , mon cœur accéléra terriblement et mon regard ne la quitta plus. Elle arborait un agréable sourire bien que méfiant : elle était terriblement belle . Hélas , elle disparut dans le tumulte de la nuit … Ensuite , je n’entendis plus parler d’elle jusqu’au jour où , tard le soir , encore plongé dans mes pensées , je la revis dans le même bar dont j'étais -je le reconnais- un grand habitué. Comme souvent j'allais mal, et on m'avait trainé jusqu'ici... La colère me gagna lorsque nos regards se croisèrent à nouveau, elle au comptoir et moi en repli sur une des banquettes : elle n’allait pas me faire faux bond une seconde fois , hors de question . Et pourtant, une seconde d'inattention de ma part suffit à la faire disparaître. Ma colère grandit, ma déception avec bien que je refusais de l'admettre. Avec la rapidité humaine dont j’étais capable , je quittai immédiatement les lieux, furibond. Mais voici que le hasard faisait bien les choses, car à peine eus-je franchi l'allée que je repérai sans mal quelques gros types la solliciter dans un excès de violence. J'aurais juré que ces connards n'étaient autres que ceux qui lui tournait autour pour le peu qu'elle était venue ici... Je n'ai pas compris ce qu'il s'est passé ensuite, peut-être ma mémoire me joue t-elle de malins tours, puisque tout ce dont je me souviens c'est la force de mes points qui eut du mal à s'apaiser et moi la relevant, la plaquant contre le mur . Elle n’eut le temps de rien dire . Je me retins difficilement de l’embrasser , sur place parce que j’en crevais d'envie , tout simplement . Coriace , la jeune fille m’écarta subitement, comme si elle avait deviné mon désir déplacé . Je me retrouvais dos au mur , totalement cloué par une force que je ne connaissais que trop bien .
« Lâchez moi ! » , hurla t-elle de sa voix mélodieuse . Comment savait-elle ? Qui était-elle ? Je me souvins alors miraculeusement que je n'étais pas le seul à être puissant , il y en avait d'autres comme moi, et c'est peut-être ce qui m'attirait tant chez elle, que nous soyons les mêmes... Je parvins à quitter son emprise facilement, comme en toute circonstance j'affichais une expression de détachement hors paire. Nous étions face à face : elle baignant dans une lumière miraculeuse et moi dans une obscurité effrayante . Puis, il a fallu qu'elle reparte, m'ayant assurée qu'elle se portait bien, et je restai sur place un long moment encore ...
Entre nous , j'imagine beaucoup de haine fiévreuse , de désir réprimé et d’amour inconscient… Elle me plait terriblement mais je ne peux pas l’avoir . j'ai bien sentis dans son regard enfantin un amour incommensurable pour le défit, même si je sais qu'elle niera tout à chaque fois je veux plus que que son amitié , je la veux elle , toute entière et à moi seul .