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• Moscou; Mercredi 30 Mars 1988.

Luxure et mensonges sont les milieux dans lesquels je suis née, enfant désirée de mes parents et unique héritière. Un avenir parfait mis au point sans qu'on ne me demande mon avis. Tout a été écrit, mon père avait jugé bon de ne plus en reparler. J'ai grandi avec l'absence d'une mère et d'un père, avec pour unique compagnie les immenses pièces moscovites de notre maison familiale et les gens que mon père avait engagé pour m'inculquer une éducation digne de ce nom. Cours de piano, cours de danse classique, équitation et cours de courtoisie française. Mon enfance fût aisée mais aussi froide, sans amour et sans beaucoup de joie. A l'époque, je n'étais qu'une petite fille qui voulait ses parents auprès d'elle. Attendant sans cesse le jour de Noel pour se blottir dans les bras de sa mère et tenir la main dix fois plus grande que la sienne de son père qui l'impressionnait tellement.

Noel, une fête commerciale pour certains. Un bonheur éphémère pour moi. Malgré cette distance et cette retenue qui avaient toujours existé entre mes parents et moi, je savais qu'ils m'aimaient et qu'ils ne voulaient que mon bonheur. Ils étaient juste aveugles de ne pas voir que tout ce dont j'avais besoin été leur présence et leur soutien pour évoluer. Malgré les années à attendre qu'enfin ils me prennent en considération, j'ai grandi. L'école était un moyen pour moi de m'accrocher à quelque chose et c'est ainsi que je suis devenue une élève douée, toujours première de classe. Noyer ma peine dans le travail était une solution acceptable, m'étais-je dis. Et cela m'apportait la fierté de mes parents, au moins j'avais réussi à obtenir quelques rares félicitations de leur part et ça m'encourageait à me dépasser d'avantage, toujours en espérant qu'ils me rendent tout cet amour que je leur portais. En finalité, j'ai passé mon enfance à attendre un geste ou un mot. Un simple je t'aime qui n'est jamais arrivé.


• Moscou; Lundi 3 Décembre 2001.

Je n'avais que 13 ans lorsque je l'ai vu pour la première fois. Il était seul et ne semblait pas se soucier des autres mais ça ne m'a pas empêcher d'aller vers lui et de lui demander son prénom. C'est ce jour là que j'ai rencontré mon premier amour. Damon a été le premier à m'accorder de l'importance, à me donner l'affection dont j'avais besoin. Il a répondu aux manques de mon enfance et m'a fait connaître les premiers frissons, ceux qu'on oublie jamais. Ceux qui restent gravés en vous pour toujours. Rapidement, j'ai compris qu'il été la seule véritable famille que j'avais et en somme, je ne le quittais jamais. La plupart du temps, je n'étais pas chez moi mais chez lui. C'était une des plus douces périodes de ma vie, peu de temps après nous sommes passés de meilleurs amis à amoureux. Au fur et à mesure, on s'apprennait. On s'est tellement appris qu'à présent nous nous connaissons par coeur. Je me suis ouverte aux autres malgré l'indifférence constante de mes parents, je vivais ma vie avec Damon, comme toutes étudiantes normales ou presque. J'ai aimé et on m'a aimer en retour pour la première fois. Je peux dire que j'étais heureuse mais les sentiments que l'on ressent sont toujours éphémères.

Vint le jour où je présentais Damon à mes parents, ils l'adorèrent directement et avait déduis que j'avais choisi le garçon qu'il me fallait, surtout que je l'aimais et que je le voyais comme l'unique homme de ma vie. J'ai longtemps cru en ces mots, peut-être trop. Damon avait tout pour plaire à mon père: L'ambition, le courage, l'intelligence, la préstance et bien sûr son nom de famille. Mon père été venu à faire affaires avec le mien plusieurs fois de suite et la fortune de la famille faisait naître le liens. La luxure était la base de l'entente de nos parents et pourtant Damon n'avait rien du fils à papa type. J'ai appris par la suite qu'Heather, la mère de Damon avait voulu l'éduquer dans un milieu hors de l'argent et de ce monde trop mensonger. C'est une des choses que j'aimais le plus chez eux, la simplicité. J'ai appris à être moins capricieuse, à aimer les choses simples. L'ombre était toujours l'absence de mes parents que je ne voyais que lors des réunions où je me devais d'être présente. Donner une image de famille soudée or que tout à la maison était silencieux et glacé. Ma situation familiale m'a appris à être indépendante, c'est une chose que je leur dois. Comme dans chaque histoire, le verre se fêle un peu. Un château de cartes se fait disséqué par le vent. Dans la mienne, cette fissure est mon départ à Aprilia.


• Aprilia; Mardi 26 Août 2003.

J'ai été arrachée à mes parents, arrachée à Damon et à tout ce que j'avas été capable de bâtir seule durant les quinze premières années de ma vie un jour d'été alors que je sortais de mon cours d'équitation. Je n'aurais jamais pensé que tout puisse changer du jour au lendemain, simplement car d'autres personnes en ont décidé ainsi. Au départ, j'étais terrorisée a l'idée de perdre tout mes repères. Je fûs convoquée dans un bureau immense et la dureté des mots que j'avais entendu avait créer une peur qui restera pendant de longues années au creux de mon ventre. Les règles disaient que je devais faire absolument tout ce qu'on me demandait et si le cas contraire s'avérerait à être présent, mes proches seront assassinés. On m'expliqua qu'on me ferai passer pour morte et qu'à leurs yeux, je n'existerais plus. Je me suis vite rendue compte que ce que j'avais ressenti auparavant n'était rien comparé au fait de couper les ponts définitivement avec ceux qui étaient là et ils n'étaient pas réellement nombreux. Cependant, je leur obéissais. Ne trouvant pas d'autres solutions. A Aprilia, on m'a enseigné la médecine et une formation nous avait été inculqué à chacun. Ils nous appellaient les spécialistes, ceux qui modifiaient l'ADN des sujets à transformer en spécimens.

Les années passèrent plus vite que je ne l'aurais pensé et mentir était devenu la chose que je faisais le mieux. Nouveau nom, nouvelle ville, nouvelle habitation, nouvelle vie avec le souvenir de l'ancienne qui m'a hanté et qui m'a rendu vulnérable à tel point que je pensais devenir folle par moment. Pourtant je n'ai jamais éteint l'espoir d'un jour retrouver ma vie d'avant, de retrouver Damon et même mes parents mais tout était tellement loin d'eux. Tout était tellement loin de moi, qu'avancer était devenue une épreuve que je me devais de passer. Comme une sorte de défi que je m'infligeais à moi-même et le test fût passé, plus aisément que je ne l'aurais pensé. Durant toute cette étape de ma vie, je me suis renfermée, dans une bulle de solitude et d'indépendance inexiplicable. En ce qui concerne les hommes, j'aimais toujours Damon malgré le fait qu'il soit loin et lorsque je suis tombé sur son dossier au centre. Tout une partie de mon monde s'est effondrée, ils avaient pourtant promis que jamais ils ne toucheraient à un de mes proches. Alors pourquoi Damon était là ? Je ne l'ai su que par la suite, qui s'avérera plus positive. Lorsque j'ai appris que Damon était un spécimen et qu'il était évadé, je quittais Aprilia. Sans même les prévenir de quoi que ce soit. Je n'appartenais plus à ces foutus spécialistes. Après tant d'années à mentir, je pouvais enfin être moi-même. Aleesha Sasha Vodianova.


• New York; Jeudi 26 Novembre 2009.

La liberté était enfin à moi, Aprilia n'était qu'un mauvais songe que je faisais mourir au rythme de mes souffles. Entre temps, j'avais retrouvé Damon qui était loin de ressentir les même sentiments que je ressentais moi-même. Sa vie a changé et lui, a reussi à tourner la page sur son passé plus tôt que moi. Avec le recul nécessaire, j'ai compris que j'étais resté trop longtemps amoureuse d'un passé qui était endormi. Mon caractère tenace avait bien envenimé les choses et les conséquences ont pris des proportions si grandes qu'elles ont atteint la déchirure. Je n'aurais jamais cru pouvoir ressentir quelque chose pour un autre homme jusqu'à ce que je rencontre Aleksandr. Dans ce centre justement. Je ne sais pas réellement pourquoi mon regard s'était posé sur lui, ni encore pourquoi je m'étais tant attardé sur son sujet. Aleksandr était un des spécimens d'Aprilia. Je n'avais pas voulu qu'il me voit comme un monstre et notre relation était allée jusqu'à l'intimité car irrévocablement, cet homme m'attirait. Les sentiments ressentis n'étaient pas contrôlés et à cette époque, j'étais confuse car mes souvenirs lacéraient encore mon coeur. Je nageais dans le doute, furieuse que Damon m'oublie aussi facilement Quelle idiote je faisais à vouloir remonter le temps. Aleksandr était vite devenu une personne importante, une des seules personnes à me rendre heureuse juste par sa présence, tout semblait tellement plus facile à vivre lorsque je passais du temps avec lui que j'avais du mal à faire le tris entre ce que je ressentais pour Damon, qui était son meilleur ami et ce que je ressentais pour lui, qui ressemblait à un recommencement. Je ne savais pas encore que j'étais tombé amoureuse de lui et d'ailleurs, il avait décidé d'en finir. D'après ce que j'avais compris.

La rupture définitive avec Damon s'était faite sans mon consentement, simplement par le fait que plus rien ne serai comme avant. La bulle de nostalgie m'avait éclaté au visage et j'ai mis un certain à oublier, à tourner la page. J'étais toujours à NYC, ma vie s'était enfoncé dans la routine et tout me paraissait inutile, j'avais perdu le goût de vivre. Certaine que Damon était le seul à savoir me faire respirer mais je me trompais, honteusement je me trompais. Ma relation avec Aleksandr s'était calmée et nous étions devenus de véritables amis. J'aimais me confier à lui, le prendre dans mes bras lorsque je ne me sentais pas en mesure de faire face à la réalité brute et il ne m'a jamais laissé. J'étais heureuse lorsqu'il dormait à la maison, tout les Lundi. C'était notre jour, celui où un sourire sincère parvenait à se dessiner sur mon visage humide d'avoir pleuré un homme que je devais oublier. La raison pour laquelle mon coeur ne s'en ai pas remit immédiatement est simple, c'était la première fois qu'on me brisait le coeur et la première fois que j'avais été aussi amoureuse alors comment voulez-vous que je sois objective et comment aurais-je su ce qui était le mieux pour moi ? Je ne le savais pas, évidemment, j'étais aveuglée par ma propre douleur. Beaucoup d'égoïsme mais j'ai quand même laissé mon passé derrière, j'ai tourné cette page et j'ai commencé à en écrire une nouvelle, avec des bases moins fragiles que celles de l'adolescente que j'étais restée trop longtemps. Cela dit, je n'ai pas encore prête pour ce qui m'attendait avec Aleksandr, c'est une des raisons qui ont confirmé mon départ pour la Russie. Je rentrais à nouveau chez moi.


• Moscou; Vendredi 16 Juillet 2010.

Je suis arrivée détruite en Russie et j'en repartirai pratiquement reconstruite, du moins en apparence c'est une chose qui sera évidente. J'étais loin de m'imaginer tout ce qui allait m'arriver dans mon paisible Russie qui m'avait tant manqué mais je ne regrette rien, même si la vérité a été un choc conséquent. Mon père, l'homme d'affaires et d'état qui avait réussi à prendre sa place dans le pays faisait parti intégrante de la mafia russe. Mes parents m'avaient caché ce fait tout leur vie et voilà qu'aujourd'hui ils me l'annonçaient comme si on parlait de ma propre destinée, et en effet ce fût ma destinée. Encore déboussolée par tout ce qu'il s'était passé en Amérique avec Aleksandr et avec Damon, j'avais décidé de coopérer et d'apprendre toutes les bases que mon père voulait que j'apprenne. J'ai dû m'y vendre corps et âme sans doute et en prenant du recul cela me rappelait mon enfance, lorsque je ne faisais qu'étudier. Plongée dans mes livres et le travail, la formation que l'on m'avait apporté pour être soit disant digne de ma place était quelque chose dans lequel je pouvais noyé ma confusion, établir de nouvelles bases sans la berceuse de mes propres illusions. Je ne voulais plus savoir pourquoi j'avais quitté ces personnes qui se sont toujours foutus de ce que je ressentais, je voulais juste me performer, m'endurcir et me rendre plus forte. Je refusais d'être cette fille faible, simplement vivante que dans les yeux des autres. J'étais ma propre réussite, du moins c'est ce que je voulais croire. En réalité, je ne voulais plus être déçue, je ne voulais plus que l'on me mentent et je réussissais au fil des jours. Je me transformais en quelque chose de plus solide.


Les semaines passées en Russie m'ont ouvert les yeux sur ma réelle force, que j'avais sans cesse sous-estimé auparavant. J'avais appris que l'on été toujours seule et que les gens ne pensaient qu'à leur bien être, c'était leur instinct comme celui de se défendre lorsqu'on est en danger. Ma vision du monde a donc évolué, j'étais loin de la fragilité même si elle n'était jamais loin. Disons qu'à présent je sais me défendre, seule. Tout est devenu plus clair et j'aurais sans dû voir cette vérité bien avant mais je n'étais pas prête, emmitoufflée dans un cocon de confort et d'égoïsme. Tout ceci était fini. J'étais partie pour me ressourcer et le défi avait été relevé et tout ça par ma propre personne. Aucun de mes soit-disant amis n'avaient été là pour m'apporter leur soutien et quand bien même il me paraissait inutile. Cependant, une personne me manquait plus que je ne le voulais. Aleksandr avait toujours sa place dans mon esprit, dans mes songes et surtout dans mon coeur presque froid à présent. Il restait la seule personne qui me hantait, qui ne voulait pas s'effacer même si j'avais essayé tant de fois et au final, je l'aimais. Je l'aimais d'amour et non de cette amitié qu'on avait construite, seulement je connaissais Aleksandr et je savais que tout été compliqué par moment. Mais pas assez compliqué pour moi. Je ne croyais pas en ces faux semblants ni même en ces sourires d'ironie et sa méchanceté gratuite qui ne servent qu'à cacher la douleur. Il ne veut pas paraître faible et pourtant il a simplement besoin que quelqu'un le guérisse de son mal. Je voulais être ce quelqu'un. Mais tout était fini. J'étais en Russie, lui quelque part dans le monde. Nous étions séparés, du moins, j'avais coupé les ponts. Mais mon acte avait aussi un aspect négatif. A ce moment là, je ne voyais que le positif. je devais succéder à mon père, les sentiments depuis cette nouvelle n'avaient plus leur place et je gardais la tête haute. Les larmes ne me sauveraient pas. La petite fille fragile est devenue une femme indépendante, héritière de l'empire de son père. Appartenant au rouge de cette mafia de l'Est.

♦ Personnalité Intelligente Loyale Indépendante CourageuseSolitaire EnduranteManipulatriceSusceptibleArroganteCapricieuseMéfianteMystérieuseSilencieuseSecrète